“I am confident that if we work together and champion truly bold reforms, the United Nations will emerge as a stronger, more effective, more just and greater force for peace and harmony in the world.” U. S. President Donald Trump, September 18, 2017.
The deployment of UN peacekeeping forces is only one aspect of conflict resolution and peace building. However, UN peacekeeping forces are the most visible (and expensive) aspect of the UN peacebuilding efforts. Thus, our attention must be justly given to the role, the financing, and the practice of UN peacekeeping forces.
May 29 is the International Day of the United Nations (UN) Peacekeepers. The day was chosen in memory of the creation of the first UN interposition force in the Middle East. In the years since, 3,800 have lost their lives. Today there are 14 operations. The most difficult are in Africa where there has been large scale breakdown of State structures such as the Central African Republic, South Sudan, and the Democratic Republic of Congo.
How effective are UN peacekeeping operations in preventing and stopping violence? Are there alternatives to the ways that UN and regional organizations currently carry out peacekeeping operations? How effective are peacekeeping operations in addressing the root causes of conflicts? How does one measure the effectiveness of peacekeeping operations? We must ask questions of their effectiveness and if these military personnel should not be complemented by other forms of peacebuilding.
There have been reports of UN Peace operations in the eastern part of the Democratic Republic of Congo and in South Sudan which highlight the systematic rape of women in the area and the inability or unwillingness of UN troops to stop the rapes which have become standard practice in the areas on the part of both members of the armed insurgencies as well as by members of the regular army. There are also other examples when “failure” is the key word in such evaluations of UN forces.
The first reality is that there is no permanent UN trained and motivated troops. There are only national units loaned by some national governments but paid for by all UN Member States. Each government trains its army in its own spirit and values, though there is still an original English ethos as many UN troops come from India, Pakistan, Bangladesh, Nepal, Sri Lanka, Malaysia, and Nigeria. Now China is starting to provide troops with a non-English tradition.
There have been proposals by some governments and nongovernmental representatives such as the Association of World Citizens (AWC) for the creation of a permanent UN standby force. This has been rejected, usually on grounds of cost (although it would be only a fraction of what is now spent on national armies). There has also been an alternative proposal of creating within national armies specially-trained forces for UN use. Because the great majority of UN troops come from south Asia, speak English and were originally formed in an English tradition, the creation of such units ready for quick use is a real possibility.
Moreover, there is no such thing as consistency and predictability in UN actions o preserve order. The world is too complex, and the UN Security Council resolutions are voted based on national interest and political power considerations. UN “blue helmet” operations have grown both in numbers and complexity. Even with the best planning, the situation in which one deploys troops will always be fluid, and the assumption on which the planning was based may change.
Peacekeeper Cpt. Dr. Barsha Bajracharya photographed with two of her nurses team mates at UN Post 8-30, Nepalese Headquarters, near the town of Shakra, South Lebanon. October 10, 2012 (C) Pasqual Gorriz/UNIFIL
To be successful, UN peacekeeping operations need to have clear objectives, but such objectives cannot be set by the force commanders themselves. Peacekeeping forces are temporary measures that should give time for political leaders to work out a political agreement. The parties in conflict need to have a sense of urgency about resolving the conflict. Without that sense of urgency, peacekeeping operations can become eternal as they have in Cyprus and Lebanon.
UN forces are one important element in a peacemaker’s toolkit, but there needs to be a wide range of peacebuilding techniques available. There must be concerted efforts by both diplomatic representatives and nongovernmental organizations to resolve the conflicts where UN troops serve. Policemen, civilian political officers, human rights monitors, refugee and humanitarian aid workers and specialists in anthropology all play important roles along with the military. Yet non-military personnel are difficult to recruit.
In addition, it is difficult to control the impact of humanitarian aid and action as it ripples through a local society and economy because powerful factors in the conflict environment such as the presence of armed militias, acute political and ethnic polarization, the struggle over resources in a war economy will have unintended consequences.
As we honor the International Day of UN peacekeepers, we need to put more effort on the prevention of armed conflicts, on improving techniques of mediation, and creating groups which cross the divides of class, religion, and ethnicity.
Prof. René Wadlow is President of the Association of World Citizens.
La Colombie vivra-t-elle un jour en paix ? Les événements actuels, la révolte sociale contre un projet de taxation du Président Ivan Duque qui l’a depuis abandonné, n’incitent qu’au pessimisme, dans un pays déjà longuement marqué par le conflit entre le Gouvernement et la rébellion des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie – Armée du Peuple (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia – Ejército del Pueblo ; FARC-EP) ainsi que par le narcoterrorisme des grands cartels de la drogue comme ceux de Cali et de Medellín. Aucune comparaison possible entre les trois, certes – mais seul le résultat compte.
Comme si déjà les affrontements entre êtres humains n’éprouvaient pas assez le pays, le Président Ivan Duque ouvre aujourd’hui un nouveau front, contre le dernier ennemi que devrait se donner quelque Etat que ce soit. Car la nouvelle ennemie de Bogota, c’est sa terre. Sa terre nourricière.
Coca veut-il toujours dire cocaïne ?
La déclaration de guerre, c’est le Décret 380, signé le 12 avril dernier par Ivan Duque et autorisant la reprise de la pulvérisation aérienne de glyphosate, herbicide produit au départ par la seule firme Monsanto sous la marque Roundup et dont le brevet appartient depuis 2000 au domaine public, pour l’éradication des cultures illicites. Sans surprise, c’est d’abord la coca qui est visée, et à travers elle, la culture de cocaïne. C’est oublier que cette plante, cultivée depuis plusieurs millénaires dans les Andes, représente bien davantage dans la culture locale.
Le mate de coca(C) Getty Images-iStockphoto
Jadis élément rituel des croyances incas de la Colombie jusqu’au Chili, toujours présentes dans les rites chamaniques, les feuilles de coca sont aujourd’hui consommées en infusion, le mate de coca. Elles sont riches en minéraux essentiels, en vitamines, en protéines et en fibres. Les âges leur ont aussi découvert des vertus médicinales contre le vertige, en anesthésiant, en analgésique ou en coagulant, leur taux élevé de calcium les ayant rendues tout aussi efficaces contre les fractures osseuses, parmi les nombreuses vertus que même la médecine moderne leur reconnaît.
C’est ainsi que la coca représentait, en 2012, 0,2% du Produit Intérieur Brut colombien. Mais de nos jours, pour Bogota, coca ne veut plus dire que cocaïne. Or, ce nom ne désigne pas forcément ce que l’on croit.
Sitôt le mot prononcé, «cocaïne» évoque une drogue dure. Or, ce n’est pas le sens premier du terme. La cocaïne est un alcaloïde, une substance parfaitement naturelle contenue dans les feuilles de coca. Elle est naturellement ingérée lorsque l’on consomme le mate ou, c’est son usage le plus courant, lorsque l’on en mâche les feuilles, comme le font les Andins depuis des milliers d’années. La coca agit ainsi comme un remède à la faim, la soif, la douleur ou la fatigue. Sous cette forme, elle ne crée aucune addiction.
Transformée en un produit stupéfiant, le chlorhydrate de cocaïne, puis «sniffée» en «rails», la cocaïne devient un psychotrope et crée une addiction particulièrement dangereuse sur le plan psychique. C’est là qu’elle devient une «culture illicite» car alimentant les économies des cartels mais aussi ceux de groupes paramilitaires, dont jadis les FARC-EP.
Le glyphosate de Monsanto, vendu sous la marque Roundup
Mais si la coca détient le problème, elle renferme aussi la solution. Pour les cocaïnomanes, la consommation des feuilles telles quelles, bénéfique et non addictive, offre un moyen de se désaccoutumer et guérir.
Bien que ne pouvant l’ignorer, pas plus qu’ignorer que de nombreuses communautés paysannes dépendent de la culture de la coca comme seul moyen d’existence, Bogota a décidé de l’éradiquer par la force, envoyant l’armée détruire cent trente mille hectares au risque même d’affamer sa population campesina et rallumer les feux mal éteints de la guerre civile.
Pour qui aurait cru que l’urgence sanitaire liée à la COVID-19, confinement compris comme dans tant d’autres pays du monde, aurait arrêté ou du moins suspendu les ambitions guerrières gouvernementales, comme la société civile colombienne qui demandait une suspension, peine perdue. Au moins sept départements colombiens ont vu l’armée mener pendant ce temps-là sa guerre à mort contre la coca. Une guerre d’autant plus inquiétante que le front en est proche, par trop proche, de celui de l’ancienne guerre contre les FARC-EP.
FARC-EP : Un accord de paix en danger
Dans les années 1980, dernière décennie de la Guerre Froide, donc du système international de Droits Humains antérieur à la Conférence de Vienne en 1993, plusieurs groupes d’opposition armés avaient été identifiés à travers le monde comme violateurs des Droits Humains au même titre que les gouvernements, parfois le gouvernement même qu’ils entendaient combattre. Parmi eux, les Khmers Rouges au Cambodge, le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) en Turquie, le Sentier Lumineux (Sendero Luminoso) au Pérou et, en Colombie, les FARC-EP.
L’emblème des FARC-EP
Pur produit de la Guerre Froide, apparues en 1964, les FARC-EP présentaient une idéologie marxiste-léniniste, prônant un système agrarien et anti-impérialiste en Colombie. Composées de plusieurs dizaines de milliers d’hommes et de femmes, les FARC-EP usaient de techniques militaires variées mais aussi du terrorisme, à l’image de l’ETA au Pays basque espagnol qui les soutenait ouvertement. Leur économie de guerre se fondait sur l’extraction minière illégale, le racket économique, l’enlèvement contre rançon – ainsi de la Sénatrice Ingrid Betancourt en 2002, qui demeura leur otage jusqu’en 2008 – et le trafic de stupéfiants.
En mars 2008, le décès du leader des FARC-EP Manuel Marulanda Vélez marqua un tournant dans l’histoire du groupe armé. Les désertions se multiplièrent et, bien que poursuivant leurs attaques terroristes contre la police, l’armée et le secteur de l’énergie, des FARC-EP jadis redoutables apparurent désormais craintives et fatiguées.
Un processus de paix fut lancé qui aboutit, en juin 2016, à la signature d’un cessez-le-feu entre le Président Juan Manuel Santos et les FARC-EP à La Havane. En août, Santos annonça un accord de paix formel, qu’il soumit à référendum en octobre mais qui fut rejeté de peu par l’électorat. Le mois suivant, un accord révisé fut signé puis finalement ratifié. Un an après le cessez-le-feu, en juin 2017, les FARC-EP prononcèrent leur dissolution en tant que groupe armé, remettant leur armement aux équipes des Nations Unies sur place et devenant, comme le prévoyait l’accord de paix, un parti politique.
Quelques milliers d’irréductibles poursuivirent la lutte armée et le trafic de drogue. En août 2019, plusieurs leaders des anciennes FARC-EP annoncèrent à leur tour y revenir, bientôt mis hors d’état de nuire par les troupes colombiennes. L’accord de paix perdura donc, dont les quatre premiers points montraient une volonté concrète de combattre à la fois le conflit et ses causes originelles – une réforme rurale exhaustive, la participation politique des membres des anciennes FARC-EP, une fin définitive des affrontements et, en Point 4, une «solution aux drogues illicites».
Un rapport parlementaire colombien rendu l’an dernier montrait que, si la culture du coca était en recul, non moins de quinze mille hectares ayant été perdus en un an, celle de cocaïne connaissait en revanche un regain de 15%. Peu surprenant dans la mesure où les solutions prévues par l’accord de paix, l’éradication manuelle et la mise en place de cultures de substitution, ont été largement ignorées par les autorités. Écarter ainsi les accords conclus et les solutions de bon sens qui les composent, c’était offrir un boulevard aux tenants du glyphosate, parmi lesquels le Ministre de la Défense Carlos Holmes Trujillo, qui ont donc fini par l’emporter.
Outre la santé, l’économie et l’écosystème des communautés campesinas, et malgré la victoire militaire sur la tentative de résurgence armée d’une partie des FARC-EP, le glyphosate met donc bel et bien en danger y compris l’accord de paix lui-même, au mépris de l’ancien groupe armé et de ses efforts vers la paix, mais aussi des décisions judiciaires et, rien de moins, des recommandations internationales.
La justice colombienne et l’ONU l’avaient dit
Une première fois pourtant, la Colombie avait mis fin à la pulvérisation aérienne. En 2015, l’impact avéré de cette pratique sur l’environnement et les Droits Humains, notamment le droit à la santé, avait amené Bogota à renoncer à en faire usage. Deux ans plus tard, c’était la Cour constitutionnelle (Corte Constitucional) qui se saisissait du sujet et se prononçait en son Arrêt T-236-17.
Pour la juridiction suprême, le glyphosate était indubitablement une substance toxique à même d’entraîner diverses maladies, dont le cancer. Elle ordonnait ainsi que la pulvérisation aérienne ne soit utilisée qu’en dernier ressort, après l’échec de toute substitution volontaire ou éradication manuelle. Et surtout, la Cour, sortant du pur plan agricole ou scientifique, investissait aussi le champ politique en appelant le Gouvernement à résoudre le problème en tenant compte du Point 4 des Accords de Paix avec les FARC-EP. Mais faute d’application crédible des programmes de substitution volontaire, bien que ceux-ci soient un pilier des accords de paix, il leur a été préféré l’éradication forcée.
L’ONU elle-même s’en est indignée et le 17 décembre dernier, dix de ses experts indépendants écrivaient à Ivan Duque en lui demandant de renoncer à la pulvérisation aérienne, porteuse « d’énormes risques » pour l’environnement mais aussi d’une possible atteinte aux engagements internationaux colombiens en matière de Droits Humains. Appel donc resté lettre morte.
La pulvérisation aérienne au glyphosate en action
Sans paix avec la terre, aucune paix pour l’avenir
Avec Carlos Holmes Trujillo, la «ligne dure», sans mauvais jeu de mots sur la cocaïne au demeurant, a gagné. Qu’importe si, à cause d’elle, des Colombiens vont se trouver démunis, et/ou malades, qu’importe si l’écosystème se trouve irrémédiablement endommagé, qu’importe si la terre devient stérile. Leur guerre totale contre d’anciens ennemis qu’ils veulent soumis plus que partenaires a dégénéré en guerre contre la terre colombienne elle-même, la Pachamama, «Terre-Mère» comme la désigne la cosmogonie andine depuis des temps anciens où, déjà, l’on mâchait la coca.
A l’instar d’autres organisations non-gouvernementales, l’Association of World Citizens (AWC) a pris attache avec le Gouvernement colombien en demandant que le Président Ivan Duque renonce à la pulvérisation aérienne de glyphosate, au profit des solutions préconisées par l’accord de paix avec les FARC-EP, éradication manuelle et substitution volontaire, telles que les demande aussi la Cour constitutionnelle.
«A moins d’étendre le cercle de sa compassion à tout ce qui vit, l’homme ne pourra lui-même trouver la paix», disait Albert Schweitzer, auteur du concept de Révérence envers la Vie et lui-même référence naturelle de l’AWC. Le drame colombien du glyphosate illustre on ne peut mieux cette pensée. Heureusement, il n’est pas trop tard.
Bernard J. Henry est Officier des Relations Extérieures de l’Association of World Citizens.
L’Association of World Citizens, qui s’emploie à mettre fin aux conflits armés par des négociations de bonne foi, adresse un Appel Urgent à toutes les parties pour mettre fin à la violence dans la région de Jérusalem et Gaza. Dans cette situation hautement inflammable, tout instant ouvre la voie à une montée du conflit. La violence peut entraîner une violence encore plus importante et s’étendre à d’autres endroits encore, une indication en étant les récentes violences dans la ville de Lod.
L’Association of World Citizens en appelle à toutes les parties afin de s’abstenir de toute action provocatrice. Comme le disait le Citoyen du Monde et psychologue Bruno Bettelheim, «La violence est le comportement de quelqu’un d’incapable d’imaginer d’autres solutions aux problèmes qui se présentent». En conséquence, l’Association of World Citizens en appelle à une pensée créatrice pour trouver de nouvelles approches en vue d’une vie en commun coopérative et harmonieuse entre Israéliens et Palestiniens.
Le Professeur René WADLOW est Président de l’Association of World Citizens.
The Association of World Citizens, devoted to ending armed conflicts through negotiations in good faith, addresses an Urgent Appeal to all parties to halt violence in the Jerusalem-Gaza area. In this highly inflammatory situation, there can be an escalation to the conflict at any point. Violence can lead to ever greater violence and can spread to other areas, an indication of which is the recent violence in the city of Lod.
The Association of World Citizens calls upon all parties to refrain from provocative action. As World Citizen and psychologist Bruno Bettelheim wrote, “Violence is the behavior of someone incapable of imagining other solutions to the problems at hand.” Therefore, the Association of World Citizens calls for creative thinking for new approaches to cooperative and harmonious living together of Israelis and Palestinians.
Prof. René Wadlow is President of the Association of World Citizens.